Vous venez d’adopter un félin ou de déménager dans une maison et vous faites face à un dilemme crucial : faut-il laisser sortir son chat ? Environ 30 % de la population féline française vivent sans accès à l’extérieur : sont-ils pour autant malheureux ? La réponse est bien sûr négative ! Comportementaliste spécialiste du chat, je vous aide à prendre votre décision, selon différents facteurs. Et oui, il n’y a pas de solution noire ou blanche, tout est question de nuances propres à votre situation personnelle. Excellente lecture !

Solution numéro 1 : laisser sortir son chat

Dans cette partie, nous faisons le point sur les bénéfices mais aussi les risques liés à ce choix.

3 avantages principaux pour le chat qui sort

1. C’est un fait incontestable : avoir accès à l’extérieur est la situation qui correspond le mieux à la nature de votre chat. C’est ainsi qu’a toujours vécu l’espèce féline ; c’est pourquoi de nombreux propriétaires n’envisagent pas une seconde de ne pas laisser leur matou sortir.

2. En sortant, votre chat sera LIBRE ! Libre de ses faits et gestes, libre de ses allées et venues dans un environnement bien plus grand que votre logement : il pourra ainsi répondre à tous ses besoins.

3. L’extérieur est forcément plus riche en stimulations que votre seul lieu de vie, et c’est tout-à-fait normal. Activité physique et intellectuelle, chasse, exploration du territoire décuplés : tout ceci contribuera à son bien-être émotionnel

Des inconvénients très rédhibitoires

Laisser sortir son chat implique généralement une espérance de vie écourtée, comparativement à celle du chat d’intérieur. C’est bien sûr le principal frein des propriétaire ne laissant pas sortir leur matou dehors. Les dangers y sont nombreux. En voici une liste non exhaustive :

• Les accidents. Ils peuvent prendre différentes formes tragiques : écrasement par une voiture, chute d’un arbre, balle perdue lors d’une séance de chasse…
• Le chat qui sort est en contact avec plus de chats et a donc plus de chances d’attraper une maladie féline : coryza, FIV, ou encore typhus. En France, la vaccination du chat n’est pas obligatoire mais vivement conseillée. Cette recommandation est d’autant plus forte lorsque l’on souhaite laisser sortir son chat. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire à ce sujet.
• Les bagarres avec des congénères sont monnaie courante : les risques de blessures sont réels.
• Dans la nature, le chat est un prédateur, mais il a aussi des ennemis. Ses principaux sont : le renard, les rapaces, la martre, le blaireau… sans oublier le chien !
• Perdre son chat est une autre possibilité. Les colliers anti-fugue sont cependant à bannir ! Ils provoqueront à la fois douleur et stress à votre petit protégé.
• Si votre mâle n’est pas castré, il est possible qu’il parte et ne revienne jamais. La recherche des femelles peut l’amener à s’aventurer très loin de votre domicile.
• Le risque de vol n’est pas à négliger, surtout s’il s’agit d’un chat de race, tel le bengal. Certains n’ont que peu de scrupules !
• L’empoisonnement à des produits toxiques n’est malheureusement pas une exception.

Je vous invite désormais à peser le pour et le contre afin de prendre votre décision, selon votre situation. Certains éléments sont particulièrement rédhibitoires, comme une route dangereuse à proximité de votre maison ou une surpopulation féline. Quel que soit votre choix, ne culpabilisez pas .

Quelles précautions avant de laisser sortir son chat ?

L’identification de votre félin est une obligation légale, à compter de ses 7 mois, y compris pour le chat d’intérieur. Elle est particulièrement essentielle si vous prenez la décision de lui laisser accès à l’extérieur. Imaginons…

1. Votre chat se blesse ou se perd ;

2. Une personne bien intentionnée le trouve et le conduit chez le vétérinaire le plus proche ;

3. Grâce à un lecteur de puce, le vétérinaire accède à son numéro d’identification, vos coordonnées et vous appelle ;

4. Vous pouvez venir récupérer votre chat. Tout est bien qui finit bien !

A contrario, les conséquences de l’absence d’identification peuvent être dramatiques, jusqu’à l’euthanasie. Une amie de lycée l’a personnellement vécu. Je vous laisse imaginer sa tristesse, sa colère… et sa culpabilité.

Traiter votre matou contre les puces et les vers est également essentiel, sans oublier la vaccination.

Je vous recommande également de lui apprendre à répondre à son nom (ou à un autre stimuli, comme le bruit du paquet de croquettes). Cela vous rassurera énormément que votre chat revienne quand vous l’appelez. Cela peut être également être très utile en cas de nécessité.

Accès à l’extérieur : quelles possibilités ?

Depuis le début de cet article, nous évoquons le fait de laisser sortir son chat. Cependant, cela peut prendre différentes formes. En voici les principales :

• Un libre-accès à l’extérieur, à l’aide d’une chatière. Certaines sont avec puce et empêcheront les chats indésirables d’entrer chez vous. D’autres sont également réglables. Vous pouvez par exemple décider de la laisser fermée de 23h à 8h, pour éviter que votre matou ne reste dehors la nuit.
• Vous pouvez également faire le choix d’ouvrir vous-même la porte à votre chat. Cela peut, à la longue, devenir contraignant.
• Laisser accès uniquement à votre jardin est une autre possibilité. L’idéal est alors d’installer des grilles inclinées vers l’intérieur : comme cela, pas de risque de fuite !
• Encore peu répandue, la création d’un catio est cependant de plus en plus courante. Il est fort probable que vous n’en ayez jamais entendu parler. Il s’agit d’un espace extérieur fermé, dans lequel se trouve de nombreuses structures à destination du chat : parcours, arbres à chat, griffoirs… Votre animal pourra ainsi profiter de l’air extérieur en toute sécurité. Cela favoriser également son activité physique.

Solution numéro 2 : ne pas laisser sortir son chat

Rendre heureux un chat d’intérieur, c’est possible aussi.

Une vie en intérieur : quels avantages ?

Il y en a plusieurs :

• L’espérance de vie de votre matou sera bien plus longue. En intérieur, les dangers énumérés précédemment n’existent pas.
• Votre félin n’aura pas de contact avec les autres chats vivant dehors : il aura donc moins de chances d’attraper une maladie féline mortelle.
• Autre avantage non négligeable : votre tranquillité d’esprit. Vous ne vous inquiéterez pas si à 23h votre chat n’est toujours pas de retour.

Comment choisir son chat d’intérieur ?

Choisir un chat qui a toujours vécu en intérieur est impératif. Dans le cas contraire, il est possible qu’il n’arrive jamais à s’adapter à son nouvel environnement. Bien sûr, certains chats finissent tout de même par s’habituer à ne plus avoir accès à l’extérieur. Pour d’autres, cela sera littéralement impossible et en seront malheureux.

Pour éviter cela, je vous recommande vivement de prêter attention à ce point lors du choix de votre chat d’intérieur.

Quelles conséquences d’une vie sans accès à l’extérieur ?

Le risque principal est que votre chat s’ennuie. Ce sera le cas si les stimulations présentes sont insuffisantes comparativement à son besoin d’activité. On parle alors d’environnement hypostimulant.

Cet ennui peut alors être source d’anxiété pour votre matou. Pour y faire face, il risque de développer un ou plusieurs comportements gênants :

• Urines hors-bac ;
• Agressions ;
• Agitation nocturne ;
• Miaulements incessants, etc.

Tous ces désagréments ne sont pas une fatalité. Grâce à un environnement riche en stimulations et un bon relationnel avec vous, votre chat peut tout à fait vivre sereinement.

Une vie en intérieur signifie généralement une activité physique moindre, donc une prise de poids. En tant que comportementaliste félin, je vous recommande vivement l’utilisation de gamelles ludiques. Votre chat devra réaliser des efforts pour réussir à récupérer ses croquettes.

Les accidents domestiques sont également courants. L’intoxication chez le chat est loin d’être rare. Elle peut prendre différentes formes :

• Les antiparasitaires et notamment les anti-puces pour chien peuvent entraîner la mort de votre animal. Ne les utilisez jamais ! Votre vétérinaire vous recommandera l’anti-puces le plus adapté à votre animal.
• Les plantes et fleurs, dont la tulipe, le laurier rose ou encore le muguet.
• Les produits ménagers.

D’autres accidents sont également fréquents :

• La brûlure avec une plaque de cuisson allumée ;
• La chute du balcon : pensez à le sécuriser ;
• La noyade dans les toilettes ou la baignoire.

Comment le rendre heureux, même sans accès à l’extérieur ?

Ne pas laisser sortir son chat implique différents aménagements et prérequis. En leur absence, votre chat risque d’être malheureux.

• La personnalité de votre chat est à prendre en compte. Certains seront sereins en intérieur alors que d’autres ne s’y feront jamais. Vous connaissez votre chat mieux que quiconque : il s’agit de votre décision personnelle. Peu importe si la voisine Josette pense que c’est contre-nature et maltraitant de ne pas laisser sortir son chat .
• Son environnement doit être suffisamment grand : 20 à 25 m² minimum. L’idéal est de lui laisser accès à toutes les pièces. Si ce n’est pas le cas, interdisez-lui dès son arrivée.
• Proposez-lui un espace bien aménagé. Mettez à sa disposition des postes d’observation, des jouets et laissez-le explorer son territoire en trois dimensions.
• Ayez une relation respectueuse avec lui : ne le réveillez pas quand il dort, ne le forcez pas à avoir des interactions avec vous s’il est occupé ou qu’il n’en a pas envie.

Laisser sortir son chat pendant les vacances : bonne ou mauvaise idée ?

Cela part d’une bonne intention, mais en tant que spécialiste du comportement du chat, je vous le déconseille. Le risque est qu’il s’habitue à avoir accès à l’extérieur et qu’il n’arrive plus à se faire à sa vie en captivité. Il aura pris goût à toutes les stimulations extérieures et son environnement habituel lui sera hypostimulant.

Les conséquences seront alors fâcheuses : frustration, stress, comportements gênants…

Cependant, la décision vous appartient : c’est à vous de peser le pour et le contre.

Laisser sortir son chat en libre-accès à l’extérieur est théoriquement la solution idéale… mais il faut prendre en compte d’autres éléments pour prendre la bonne décision ! Si vous préférez qu’il ne sorte pas : c’est votre choix ! Il n’en sera pas malheureux pour autant. Et vous, votre chat sort-il ? Hésitez-vous encore ? Partagez vos craintes et votre expérience en la matière dans les commentaires !

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