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Adopter un British Shorthair : est-ce le chat idéal pour vous ?

par | Tout savoir sur les races de chat

Adopter un British Shorthair fait partie de vos projets mais vous avez encore beaucoup d’interrogations à son sujet ? C’est normal, et vous avez bien raison de vous renseigner sérieusement au préalable. Rédigé par une comportementaliste et validé par une éleveuse de British Shorthair, cet article vous aidera dans votre réflexion. Comment reconnaître un vrai British Shorthair ? Quels sont son caractère et son espérance de vie ? Quelle différence avec le British Longhair ? Combien coûte-t-il ? Vous retrouverez toutes les réponses à ces questions juste après, et bien plus encore ! Agnès Brassart, éleveuse de British Shorthair passionnée, vous partagera également sa passion de la race dans une interview très instructive en fin d’article. Bonne lecture !

Un grand merci à Agnès Brassart de la chatterie des Coeurs British pour sa participation à la rédaction de cet article.

Toutes les photos ici présentes sont celles de chatons issus de son élevage.

Quelles sont les caractéristiques physiques du British Shorthair ?

Difficile de ne pas craquer sur la petite bouille du British Shorthair !

Voyons ensemble ses principales spécificités physiques :

  • Sa tête ronde est ce qui frappe le plus aux yeux !
  • Chez lui, tout est rond : ses yeux le sont également, tout comme ses joues ;
  • Selon la couleur de sa robe, ses yeux peuvent être verts, bleus ou or ;
  • Quant à ses oreilles, elles sont de petite taille et espacées l’une de l’autre ;
  • Sa queue est assez courte ;
  • Sa fourrure courte se compose d’un sous-poil dense ;
  • Même si la robe bleue (c’est-à-dire grise) reste la plus répandue, le British Shorthair peut être de toutes les couleurs ;
  • Malgré son apparence de gros nounours, il a bel et bien un corps musclé et puissant.

Est-ce que le British Shorthair perd ses poils ?

La robe du British Shorthair est facile à entretenir : un brossage hebdomadaire est suffisant.

Attendez-vous cependant à des pertes de poils plus importantes au printemps et en automne, lors des périodes de mue.

Comment reconnaître un vrai British Shorthair ?

Vous souhaitez adopter un British Shorthair mais vous avez peur de vous faire arnaquer ? Votre crainte est totalement légitime : certains n’hésitent pas à mentir face à l’appât du gain !

Seul le pedigree du British Shorthair vous donnera la certitude qu’il s’agit bien d’un chat de race. Si l’éleveur est incapable de vous fournir la moindre preuve, fuyez !

Adopter un chat doté d’un pedigree, c’est aussi la seule façon d’avoir la certitude qu’il s’agit d’un chat sain et en bonne santé. Nous reviendrons sur ce point dans un prochain paragraphe.

adopter des chatons British Shorthair

Quelle est l’origine du British Shorthair ?

Le British Shorthair est l’une des les races de chat les plus plébiscitées en France. En 2023, elle était 5e au classement LOOF, derrière le Maine Coon, le Sacré de Birmanie, le Ragdoll et le Bengal.

Mais d’où vient le British Shorthair ? Il s’agit en réalité d’une race très ancienne, née en Angleterre. Elle a failli disparaître lors de la 1ère Guerre Mondiale, à cause de la famine. Pour redonner vie à la race, les éleveurs ont dû mélanger le British Shorthair avec des chats de gouttière. Résultat ? L’affinement de ses traits ! Pour y remédier, des mariages British Shorthair / Persan ont eu lieu, ce qui entraîna l’introduction du gène du poil long et la naissance du British Longhair.

 Quelle différence entre un British Shorthair et un British Longhair ?

Ce qui différencie le British Shorthair et le British Longhair, c’est uniquement la longueur de leur fourrure. Celle du British Shorthair est courte alors que celle du British Longhair est longue. Cette différence s’explique par le croisement du British Shorthair avec le Persan au 20e siècle. C’est à ce moment-là qu’est né le British Longhair. La reconnaissance de la race par le LOOF est assez récente puisqu’elle a eu lieu seulement en 2000.

Ci-dessous, voici à quoi ressemble à un British Longhair.

british longhair sur un lit

Quel est le prix d’un British Shorthair ?

Il faut être réaliste : adopter un British Shorthair nécessite un budget conséquent.

Le prix d’un chaton diffère selon différents facteurs, dont sa lignée et la couleur de sa robe, et peut varier de 850 à plus 3 000 euros dans certains cas. L’écart de prix est donc colossal.

Si adopter un British Shorthair vous tient à coeur mais que vous avez un budget limité, vous pouvez envisager d’adopter un chat adulte reproducteur à la retraite. Son prix sera alors de quelques centaines d’euros (environ 500).

Adopter un British Shorthair gratuit

Vous avez peu de chances de trouver un British Shorthair gratuit, comme pour tout chat de race. Vous pouvez tout de même surveiller régulièrement sur Internet les refuges à proximité de votre domicile, ne sait-on jamais.

Quelle est la durée de vie d’un British Shorthair ?

Le British Shorthair est réputé robuste. Son espérance de vie est d’une quinzaine d’années. Son adoption, comme celle tout chat, n’est pas à prendre à la légère. C’est un véritable engagement sur le long terme.

Les British Shorthair sont-ils sujets aux maladies ?

Le chat British peut être touché par la PKD (= polykystose rénale). Comme son nom l’indique, c’est une maladie génétique qui touche les reins. Sa conséquence est grave : l’insuffisance rénale.

Le PKD est dépistable par un test génétique. Il est donc plus que recommandé de demander le résultat des parents à ce test auprès de l’éleveur.

Si les deux sont négatifs, il n’y a aucune utilité de tester directement le chaton : ce sera forcément négatif.

La HCM (= myocardiopathie hypertrophique) est une maladie cardiaque qui peut toucher tous les chats, qu’ils soient de race ou non.

Pour savoir si le British Shorthair reproducteur en est atteint, il faut pratiquer une échographie cardiaque à l’âge d’un an.

Le British Shorthair peut-il sortir ?

En soi, le British Shorthair peut sortir : il n’y a pas de contre-indication gravée dans le marbre.

Cependant, le British Shorthair est un chat prisé : le risque de vol est donc réel. D’autant que ce n’est pas un chat timide et qu’il a tendance à ne pas fuir face aux inconnus (si bien équilibré émotionnellement, nous y reviendrons).

Laisser sortir son chat ou non nécessite un véritable questionnement, en pesant le pour et le contre.

Un British Shorthair peut, en outre, être totalement heureux en appartement, n’ayez aucune crainte à ce sujet ! Il faudra simplement lui proposer un environnement adapté à ses besoins et riche en stimulations.

Quel est le caractère du British Shorthair ?

Autre point important : quel est son tempérament ? Voyons cela ensemble en quelques questions :

Le British Shorthair est-il calme ?

Oui, le niveau d’activité du British Shorthair est globalement moins élevé que celui d’autres races. Pour autant, il a besoin, comme tout chat, de jouer et de se dépenser. Ne négligez donc pas cela smile, c’est important pour son bien-être physique et émotionnel.

Le British Shorthair miaule-t-il beaucoup ?

Le British Shorthair n’est pas réputé être un grand bavard, contrairement à l’Oriental Shorthair.

Cependant, les conditions de vie qui lui sont proposées influenceront grandement son comportement. Cela signifie qu’aucun chat (de race ou non) n’est, par exemple, immunisé contre miaulements nocturnes. Je vous rassure, des solutions existent même en cas de comportement gênant !

Le British Shorthair est-il câlin ?

Le British Shorthair est réputé :

  • Affectueux ;
  • Sociable à la fois avec les humains et ses congénères ;
  • Doux
  • Facile à vivre et proche de sa famille.

Cependant, il faut être très vigilant : tout British Shorthair ne sera pas ainsi !

L’environnement dans lequel il grandit a un impact immense sur l’adulte qu’il deviendra.

Deux points me semblent particulièrement importants pour un British Shorthair équilibré et tel que décrit ci-dessus :

  • Un milieu de développement riche en stimulations et qui répond réellement aux besoins félins ;
  • Un sevrage complet : un chaton doit rester minimum 3 mois avec sa maman et sa fratrie, l’idéal étant 16 semaines.

Le choix de l’éleveur est donc essentiel.

Adopter un chaton British sevré précocement au sein d’un élevage contenant trop d’animaux et avec peu d’interactions avec d’autres espèces (humaine notamment) ne donnera pas un adulte sociable et bien dans ses pattes.

D’autre part, il faut être conscient que chaque chat a un tempérament qui lui est propre.

Je vous conseille donc de bien questionner votre éleveur pour savoir quel chaton correspondrait le mieux à votre mode de vie et votre personnalité.

Interview d’Agnès Brassart de la chatterie des Coeurs British

Agnès Brassart est à la tête d’un élevage familial de British Shorthair (et de British Longhair !). Elle est passionnée et particulièrement soucieuse du bien-être de ses chatons. Son objectif : leur proposer le meilleur pour en faire des adultes équilibrés et stables émotionnellement.

Elle nous raconte son parcours et son expérience en tant qu’éleveuse dans une interview à la fois touchante et instructive. Bonne lecture !

adopter chat british

Bonjour Agnès, peux-tu te présenter ainsi que ta chatterie ?

Je suis Agnès, j’ai 45 ans et 3 enfants de 14, 11 et 8 ans. J’ai commencé mon élevage début 2023. C’est relativement récent et en même temps, j’ai l’impression que cela fait déjà longtemps.

J’ai grandi au milieu d’européens et de portées de chatons, dont certains que j’ai gardés et avec qui j’ai noué des liens extraordinaires. J’étais donc déjà habituée aux soins des chats, aux mise bas et à la vie en communauté.

Mon mari est tombé malade en janvier 2019. Il devait être hospitalisé en mai pendant une longue période et je n’avais plus de chats à cette époque. L’envie irrépressible d’en reprendre un pour m’aider à supporter cette épreuve m’a poussée à en adopter un de ma race coup de cœur depuis des années : les British.

Bref, 3 British adoptés sur 3 ans. Mes enfants et nos chats nous ont aidés à passer cette terrible épreuve du décès de mon mari.

Puis, un 4e British adopté dans le même élevage : mon Thiam. Son éleveuse est aussi mon amie et elle m’a donné son accord pour le reproduire.

À partir de là, l’aventure de l’élevage commence avec 2 femelles adoptées à l’étranger, puis une 3e.

Nos chats vivent constamment avec nous, nous accompagnent en vacances, y compris les portées. Mes filles participent aux soins des chats et chatons et m’assistent même pour les mises bas. Le British est un chat chien, une merveilleuse compagnie à la fois calme, bienveillante, joueur à ses heures sans jamais faire de dégâts.
C’est une parfaite compagnie pour les enfants également car très doux.

Peux-tu nous présenter les chats de ton élevage ?

À la maison nous avons donc Rowena, femelle stérilisée. C’est un chat du confinement comme je dis, adorable mais elle n’aime pas voir des invités à la maison.

Spyro, castré, le pacha de la maison, il éduque les chatons au respect des anciens, il sait se faire comprendre pour circuler comme bon lui semble.

Thiam, mon mâle reproducteur, un amour. Câlin, il monte sur les genoux et ronronne dès qu’on rentre dans une pièce depuis tout petit.

Thaila, à la robe black golden, ma fille des pays de l’Est, Monchat comme disent mes filles. On est hyper fusionnelles, je ne peux pas m’asseoir sans qu’elle saute sur mes genoux.

Toya, ma femelle shorthair joueuse qui ramène ses jouets comme un chien pour qu’on lui lance et Ullan, ma douceur asiatique toujours à réclamer des câlins.

J’ai installé Pastel, ma 1ère adoptée chez ma mère, car elle a développé vers l’âge de 3 ans une HCM et la vie en communauté ne lui convenait pas du tout. Parfois, on est aussi obligée de faire des choix pour leur bien-être.
Je l’ai adoptée dans l’urgence car je voulais une ronronthérapie pendant l’hospitalisation de mon mari. Je ne l’ai pas regretté car c’est un amour hyper câlin. Mais j’aurais dû vérifier les tests de ses parents, notamment les échographies cardiaques.

adopter chaton british shorthair golden

Comment s’organise ta chatterie ?

D’un point de vue matériel, j’ai la chance d’avoir une grande maison qui peut facilement être scindée en 2 parties. Mes chats stérilisés vont et viennent comme bon leur semblent. Mes femelles occupent le séjour, cuisine, arrière cuisine et mon mâle occupe le reste de la maison. 

Ma chambre sert de nurserie car mes femelles sont très fusionnelles et réclament ma présence pour les mise bas et les 1ers jours. À partir d’un mois environ, les chatons passent leur journée dans le séjour. Ils sont très tôt habitués aux bruits de la maison : aspirateur et cris d’enfants entre autres…

Je n’envisage pas de pièces dédiées : ce sont avant tout mes chats de compagnie. D’ailleurs, mes premiers British étaient stérilisés. C’est seulement après que j’ai pensé à reproduire pour permettre à mes adoptants de connaître ce même réconfort. J’essaie d’élever les chatons que j’aimerais moi-même adopter, ce qui ne simplifie pas les départs… Bien sûr, j’ai choisi mes reproducteurs sur des critères physiques mais pour moi, le caractère est essentiel, voire le plus important.

Bien sûr, les jouets des chats et les litières occupent beaucoup d’espace. Mais pour rendre les choses agréables, je prends beaucoup de soin à choisir des choses pratiques et belles. 

Chaque départ de chaton est-il difficile émotionnellement ? Comment gères-tu cela ?

Les départs sont toujours difficiles. J’échelonne toujours les départs sur plusieurs week-ends pour que cela ne soit pas trop dur pour les mamans et pour nous également. 

Les chatons partent a minima à 14semaines, mais je les laisse uniquement quand je les sens prêts physiquement et affectivement. Je prépare toujours les kits chatons avec mes enfants, ça permet de se détacher et de les chouchouter après leur départ encore un peu. 

Comment sélectionnes-tu les futurs adoptants ?

Mes chatons partent toujours dans des familles avec qui le feeling est passé, et qui me donnent régulièrement des nouvelles.

La rencontre du jour de départ avec mes adoptants (qui sont parfois sur liste d’attente depuis plusieurs mois) est toujours riche émotionnellement, d’autant qu’ils découvrent aussi pour la première fois leur chaton en vrai.

Une tension, et après, la hâte d’avoir des nouvelles ! Ça s’est toujours bien passé, mais voilà, maman poule je suis 😂.

Où est-ce possible de te contacter pour discuter d’une éventuelle adoption ?

J’aime beaucoup les liens que l’on crée sur Instagram : le relationnel, le fait que les gens savent comment mes chatons grandissent et ma philosophie. Tous mes chatons sont vendus via ce réseau social.

J’ai déjà eu des demandes de gens extérieurs à Instagram, mais je n’ai pas donné suite car pas de liens avec eux. Également, la peur de ne pas avoir de nouvelles régulières. J’aime l’idée d’ouvrir mon Insta et de voir des photos de mes bébés par-ci par-là et de pouvoir prendre des nouvelles. 

Le meilleur moyen de me contacter est donc via Instagram.

Merci Agnès pour partage d’expérience très instructif !

Suite à la lecture de cet article, souhaitez-vous toujours adopter un British Shorthair ? Ses qualités sont évidentes, mais correspond-il réellement à vos attentes et à votre mode de vie ? Si vous avez des interrogations subsistantes à son sujet, vous pouvez les poser dans les commentaires : nous y répondrons sous peu ! laughing